Carmènement Risa !

Risa arriva chez elle atteinte d’une sorte d’ennuis et d’un besoin irrépressible de divertissement. Elle ouvrit la porte de son appartement et envoya valser talon, veste, écharpe et sac à main. Elle se dirigea vers la cuisine et mit de l’eau à chauffer afin de pouvoir déguster tranquillement un thé bien chaud, blottie au fond de son canapé. Une vie bien routinière, digne d’une petite vieille. Vieille ? Voilà un mot bien triste lorsqu’on a que 19 ans. C’est vrai qu’elle avait vu bien des choses et que ses yeux étaient vieilli par le constat et l’étude de la folie humaine mais tout de même. C’était-elle laissée se ‘’mémèriser’’ depuis que sa vie était devenue plus calme ? Constat navrant si c’était le cas, il allait falloir y remédier !

Elle alluma le PC et consulta ses mails, principalement des pubs et un nombre incalculable de mails du site. C’est vrai qu’elle l’avait un peu délaissé et se contentait de ses clients habituels, la routine quoi. Et voilà encore la routine et bien oui même dans son travail elle était devenue routinière mais où était donc son piment ? Elle consulta les profils et sélectionna quelques nouveaux visages, plutôt plaisants, aux revenus tout aussi plaisants. Voilà une chose de faite, ça la changerai un peu.

Il ya avait aussi un petit mot de Carmen… Carmen, Mais oui Carmen voilà qui la distrairai. Ne vous méprenez pas elle n’aller pas appeler sa pile électrique de collègue, à la place elle se dirigeât vers sa chambre et se changea entièrement, elle enfila une robe rouge à pois noirs assez flamenco, refit entièrement son maquillage, enfila une petite paire d’escarpins rouges assortis à la robe et coupa une des baccaras trônant dans le vase posé sur la table de la salle à manger afin de la glisser dans ses cheveux. Elle se dirigea ensuite vers le sellier et sorti d’un carton ce qui semblait être une guirlande de noël à plume rouge comme tout ce qui appartenait à Risa.

Elle alla se mirer dans le miroir en pied de la salle de bain tout en prenant une position d’allumeuse bouche en cul de poule, bien que sachant que ceci était tout bonnement stupide et absolument pas sexy mais elle avait décidé de rire ce soir. Elle adorait se déguiser, comédienne dans l’âme, d’ailleurs pour faire son métier on devait être bonne comédienne, autant pour paraitre que pour simuler vous pouvez la croire.

- Ma que caliente la señorita !

Elle se mit à rire toute seule en se contemplant, c’était plutôt drôle, de plus ‘’risa’’ signifiait ‘’rire’’ en espagnol, plutôt paradoxal pour une fille qui était si souvent en proie à la mélancolie et la déprime.
Elle se dirigeât enfin vers l’étagère de CD et sorti L’opéra Carmen qu’un de ses clients lui avait offert en lui disant que cet opéra lui rappelait la jeune femme. Elle glissa le CD dans la Chaîne HIFI et mit « L’amour est un oiseau rebelle » à fond dans l’appartement.

Elle s’imagina un petit coin d’Andalousie, elle entourée de pleins de beaux prétendants, quelques siècles en arrière. Elle se mit à bouger et chanter au rythme de la chanson, jouant avec des hommes imaginaires, les aguichants puis les laissant tomber comme de vulgaires jouets devenus inintéressants. Elle se mit à sautiller et tournoyer puis monta sur une chaise afin de faire comme dans les films hollywoodiens. Elle posa son pied sur le dossier et se balança légèrement en avant en se laissant tomber sur la fin de la chanson. Malheureusement les films sont reliés de câblages etc ce qui n’était pas le cas de cette chère Risa qui finit par s’écrouler sur le sol de son appartement pile à la fin de la chanson, prise d’un irrépressible fou rire.
Elle n’entendit même pas la concierge débouler dans les escaliers et s’empresser d’ouvrir la porte de l’appartement grâce à son double de clé.

- Mademoiselle Risa vous allez bien ?!!!

La pauvre femme était totalement affolée et Risa tenta de la rassurer entre deux éclats de rire.

- Oui oui ne vous en faites pas, je mettais application la signification de mon prénom sur fond de Carmen.
- Je vois, vous nous avez fait une de ces peurs à mon mari et moi on a cru qu’il vous était arrivé malheur, c’est qu’vous êtes une brave fille mademoiselle Risa.
- Je vous remercie.
- C’est vrai que vous ressemblez à Carmen dans bien des points.
- Je sais on me l’a déjà dit, et toutes deux nous nous servons de nos charmes pour manipuler nos amants et arriver à nos fins.
- Oui mais faites attention, elle a fini assassinée par un de ses amants. Sur ce bonne nuit mademoiselle Risa, prenez bien soin de vous.
- Euh … Vous aussi.

Elle l’avait refroidie avec ses lugubres paroles, elle n’allait quand même pas finir comme Carmen, elle savait se défendre et assurer ses arrières …

- Risa, pries pour que cette vieille folle ne soit pas voyante...